Après trois ans d'absence, je reviens sur la toile avec le blog cosmopolite.
Cette gauche est en chantier permanent.
Dans sa version soviétique ou chinoise, elle a sombré dans le crime et le mensonge…
Le deuxième : je suis un Juif cosmopolite. C’est la troisième manière, la moins évidente, d’être fidèle à ses racines, à côté du Juif religieux et du Juif nationaliste. Le Juif cosmopolite marche sur une crête où l’histoire bascule. Il ne s’identifie à aucun groupe national, et donc pas non plus à celui dont il est issu ni à celui dans lequel il se retrouve immergé. Il n’a pas de double allégeance politique et, à la limite, il n’en aurait plutôt aucune. Il a été longtemps, pour cette raison, considéré par les nationalistes comme un élément nuisible à éradiquer. Le 28 janvier 1949, La Pravda décrivait ainsi les artistes juifs soviétiques qui allaient être liquidés lors de la dernière campagne antisémite du vivant de Staline : «Des cosmopolites sans racine ni conscience, poussant sur la levure pourrie de la décadence et du formalisme bourgeois, des nationaux non indigènes qui empoisonnent avec leur puanteur notre culture prolétarienne…» On peut transposer aujourd’hui cette élégante citation au délire que suscite en France et en Flandre la peur panique du « Grand remplacement ».
C’est pourquoi je me sens bien à Bruxelles, la ville la plus cosmopolite d’Europe, où les multiples minorités qui la composent se protègent l’une l’autre et où aucune culture dominante n’a les moyens de s’imposer. Et qui, notamment pour cette raison, résiste et résistera à la montée du nationalisme identitaire qui menace partout en Europe.
La photo sous le titre, c'est Sonia, ma mère, en train d'écrire. Elle est à Lukow, Pologne, en 1936. Elle a 24 ans.