L’imbroglio est complet. Oui, il faut absolument combattre la congestion automobile qui mobilise toujours plus l’espace urbain, qui rend irrespirable l’air des villes et qui fait perdre un temps précieux dans les embouteillages. Mais on s’y perd à essayer de suivre les politiques qui se disputent à propos de dispositifs techniques complexes comme la taxe kilométrique, le péage urbain ou la congestion tax. Les questions d’efficacité environnementale, d’équité sociale et de faisabilité institutionnelle s’entremêlent joyeusement – sans parler des positionnements purement politiciens – au point qu’on ne sait plus par quel bout les prendre.
Pour remettre la réflexion à l’endroit, il faut repartir de l’objectif : quel dispositif est susceptible de faire diminuer radicalement les embouteillages ? Sans doute une seule mesure n’y suffirait pas. Ainsi, les voitures qui circulent dans Bruxelles appartiennent pour une petite moitié à des Bruxellois et pour le reste à des navetteurs. Un péage urbain ne concernerait pas les premières. Dans un deuxième temps, une fois qu’on se sera mis d’accord sur un paquet de propositions, on devra vérifier quels en seraient les effets en termes d’équité sociale et voir s’il est possible de les moduler en conséquence. On n’y échappera pas : toutes les mesures évoquées impliquent de nouvelles taxes (ou un déplacement de taxes) dont l’objectif est bien de pénaliser les automobilistes pour leur comportement peu civique, que leur voiture circule ou qu’elle mobilise l’espace public en étant garée dessus.
La gratuité, sinon rien ?
Quels sont les principaux adversaires des nouveaux projets de fiscalité automobile ? Le MR, bien sûr, généralement hostile à la « rage taxatoire ». Mais c’est surtout le PTB qui monte en ligne. Celui-ci justifie son opposition par l’absence d’alternative : certaines personnes aux revenus modestes, qui auraient absolument besoin de circuler en ville avec leur propre véhicule, seraient pénalisées, tandis que, pour les plus riches, les mesures envisagées seraient relativement indolores. Ils pourraient en supporter aisément le surcoût sans finalement rien changer à leur comportement.
Nicole, mère célibataire imaginaire…