Scandale pourquoi ? Parce que, comme le rappelle la politologue Caroline Van Wynsberghe sur le site de la revue Politique avec la plupart des commentateurs, « la proposition de Joachim Coens nie la réalité fédérale et l’existence des deux “petites” entités fédérées » (en l’occurrence Bruxelles et la communauté germanophone).
Réinvestir un espace fédéral
À juste titre. Un tel attelage prolongerait inévitablement les grandes options de la coalition précédente. Mais, qu’on arrive à mettre sur pied la « coalition Vivaldi » (arc-en-ciel + CD&V) ou qu’on se dirige vers de nouvelles élections, il ne suffira plus d’affirmer son attachement à la Belgique – quel pied de nez à l’Histoire, quand on y pense – pour faire pièce au « confédéralisme de riches » prôné par la N-VA. Un fédéralisme de coopération, basé, comme il se doit, sur quatre Régions, ne peut vivre hors de l’existence d’un espace démocratique et délibératif fédéral. Ce réinvestissement doit passer par la recomposition de vraies familles politiques à l’échelle du pays. S’il existe bien des partis politiques européens regroupant des élus·e·s de tout un continent, serait-il impossible de faire encore exister des partis à l’échelle du petit espace fédéral belge ? À une échelle encore plus réduite, ne peut-on recomposer des partis bruxellois « bilingues » dont l’inexistence contredit l’affirmation devenue rituelle que Bruxelles est autre chose que le lieu de rencontre des deux tribus belgo-belges, alors que, dans leur majorité, les Bruxellois·es n’ont désormais plus rien à voir avec ces deux tribus ?