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Interdit aux Blancs et aux Tartuffes

Henri Goldman

· BELGIQUE

Tempête dans un verre d’eau. Mais tempête quand même. Le collectif Imazi-Reine, jeune association féministe bruxelloise, organisait une rencontre virtuelle réservée aux personnes discriminées, ce qui excluait « les personnes blanches » et quelques autres. La formulation pouvait surprendre. Moi-même, elle m’a surpris. Mais ce que j’en pense « moi-même » n’a strictement aucun intérêt, comme je m’en explique à la fin de ce billet.

En revanche, ce qui ne m’a pas surpris, ce sont les réactions pavloviennes d'un petit groupe remuant qui rêve d’importer en Belgique la croisade française contre le « séparatisme », les « islamo-gauchistes » et autres « indigénistes » accusés d’avoir « pris le pouvoir » dans nos universités sous l’influence pernicieuse d’une idéologie d’inspiration anglo-saxonne (quelle horreur), le tout orchestré en sous-main par les Frères musulmans (suivez mon regard) auxquels la lâcheté de nos responsables laisserait libre cours [1].

Pourquoi Tartuffes ? Parce qu’on ne se souvient pas que ces chevaliers de la mixité en toute circonstance et de la Laïcité majuscule se soient jamais offusqués d’une institution qui constitue encore aujourd’hui la colonne vertébrale de la laïcité organisée en Belgique, dont la plupart des ateliers sont interdits aux femmes, et un certain nombre interdit aux hommes. L’avant-dernier président du Centre d’action laïque ne fut-il pas auparavant grand maître du Grand Orient, la principale obédience de la franc-maçonnerie belge qui était encore à ce moment-là intégralement fermée aux femmes ?

La non-mixité, un scandale à géométrie variable

Justification de cette fermeture, selon le chevalier de Ramsay (1736) : il ne fallait pas que les hommes soient distraits dans leurs travaux par une présence féminine qui les aurait mis inévitablement en compétition érotique, provoquant chez eux « l’oubli de la fraternité ». Pareil, sans doute, pour le vénérable Cercle gaulois qui partage cette « non-mixité » tellement bien de chez nous. Toutes différentes sont évidemment les motivations des réunions en « non-mixité » qui s'organisent dans la nouvelle mouvance antiraciste. Celle-ci n’est que la conséquence logique de la prise de conscience que notre société est le lieu de plusieurs systèmes de domination : de classe, de genre et de « race ». (Voir mon dernier billet.) Renverser ces dominations serait impossible sans la constitution d’une conscience collective des personnes les plus concernées et celle-ci ne peut s’élaborer que dans des lieux « non mixtes » qui leur sont réservés. Ce qu’on appelle parfois des « safe spaces » dont nos Tartuffes disent ne pas vouloir, mais personne ne les force.

Avoir recours à la « non-mixité » ne veut pas dire que les hommes seraient forcément indifférents à la cause des femmes ou qu’ils seraient tous des oppresseurs en puissance. Ni que « les personnes blanches » ne pourraient aspirer à une société sans racisme et qu’il faudrait les écarter du combat pour une telle société. Mais leur position face à un racisme qui ne les vise pas directement n’est forcément pas la même que celle des personnes qui y sont confrontées quotidiennement sans pouvoir y échapper. Pour celles-là, combattre le racisme est une question de survie sociale. De même que « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (Marx et Engels, Manifeste communiste), de même que les féministes ont écrit sur leurs calicots « ne me libère pas, je m’en charge », des mouvements qui s'affirment décoloniaux proclament que « ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous [2] » pour revendiquer le droit de définir par eux-mêmes leur chemin d'émancipation..

Il y a huit ans, des antiracistes tout à fait respectables ont cautionné l’opération sans rien remarquer d’incongru. Ce ne serait heureusement plus possible aujourd’hui.

Cette évidence passe toujours mal. Jamais on n’aurait osé mettre deux hommes à la tête d’une plateforme féministe. Pourtant, quand, en 2012, à l’initiative de la ministre Fadila Laanan (PS), fut mise sur pied une « plateforme francophone de lutte contre le racisme », on veilla à la faire piloter par un binôme politiquement correct « à la belge » : un homme, une femme, l’une issue du monde laïque/socialiste, l’autre du monde associatif chrétien. Mais les deux faces du binôme étaient aussi belgo-belges l’une que l’autre. Il y a huit ans, des antiracistes tout à fait respectables se sont prêtés à une telle opération sans rien remarquer d’incongru. Il me semble que ce ne serait plus possible aujourd’hui. Et c'est heureux.

S’il veut l’emporter dans une société travaillée par le populisme identitaire, l’antiracisme doit pouvoir s’appuyer sur deux jambes : d’une part celle d’un mouvement autonome des personnes « racisées » qui se prennent en charge, d’autre part celle d’un « mouvement généraliste qui devra refléter la prise en compte de la lutte contre les discriminations ethnoculturelles à l’intérieur d’un champ plus large de luttes pour l’égalité ». (Voir ma thèse 9, ci-dessous).

Pour les « personnes blanches » (c’est-à-dire non directement concernées) qui souhaitent militer contre le racisme, il y a largement de quoi faire dans les lieux naturellement mixtes – partis politiques, organisations syndicales, associations de quartier, clubs sportifs, comités de parents d’élèves… Quant à la façon dont a été formulée l’initiative d’Imazi-Reine, j’ai juste envie de dire ceci : les éventuelles maladresses de personnes qui ont décidé de se prendre en main pour conquérir leurs droits sont infiniment plus fécondes que la prétention au magistère moral d’une caste de conseilleurs qui sont rarement les payeurs.

[1] On trouvera ici une réponse des organisateurs à ces critiques.

[2] Formule attribuée le plus souvent à Nelson Mandela, mais parfois aussi à Gandhi. Source introuvable.

En manchette : photo reprise du mur Facebook d'Imazi-Reine.

Document : 9 thèses pour un antiracisme de convergence

Publié dans Tayush, Les défis du pluriel, Bruxelles, Couleurs livre, 2013

Thèse 1 : le racisme est « systémique » (ou « structurel »). Même s’il en existe des formes « pathologiques » (crimes de haine, délire obsessionnel) liées aux contextes de crise (années 30, aujourd’hui), le racisme, considéré comme l’assignation de groupes humains entiers à des positions subalternes, est une composante des sociétés humaines qui produisent organiquement de la différenciation. À la limite, ce « racisme structurel » est un processus sans sujet qui n’a pas besoin de délits de haine pour sortir ses effets, et qui est même compatible avec une certaine bonne conscience antiraciste cosmétique. Le racisme, ce n’est donc pas « dès que l’autre est pour moi en trop, de trop, “pas à sa place” [1] » mais, au contraire, quand il est parfaitement à sa place, qui est une place subalterne. Le « racisme parfait » (c’est-à-dire sans ses excès « pathologiques », qui sont inutiles) fut l’apartheid sud-africain, où il était la condition même de la survie d’un système stable pendant des décennies. Le racisme colonial accompagna une des périodes les plus prospères de l’histoire européenne. L’immigration du travail transposa dans une large mesure la domination coloniale à l’intérieur de nos frontières. Évidemment, la perception de cette situation change dès que les personnes racisées n’acceptent plus leur place assignée.

Thèse 2 : la restauration de l’État social ne garantit nullement l’éradication du racisme. Laissons de côté la possibilité même d’une telle perspective : à l’âge de la mondialisation, on doute qu’il soit possible d’en revenir à l’État social des Trente glorieuses. Mais il faut de toute façon tordre le cou à un canard : celui qui postule qu’à cette époque, le racisme était moins aigu qu’aujourd’hui. Même si le plein-emploi leur assurait une certaine sécurité d’existence, les « travailleurs immigrés » et leur famille qui avaient été littéralement importés pour combler notre déficit de main-d’œuvre occupaient des positions subalternes dans tous les domaines. Leur discrétion d’alors ne signifie pas qu’ils étaient satisfaits de leur sort ou qu’ils avaient accédé à l’égalité, mais seulement qu’ils étaient obligés de « raser les murs » pour ne pas mettre en danger leur situation précaire. De toute manière, ils ne possédaient ni la langue ni la citoyenneté pour pouvoir se faire entendre contrairement à leurs enfants qui sont devenus des citoyen·nes à part entière et n’acceptent plus ce que leurs parents ont dû subir.

Thèse 3 : le racisme n’est pas un sous-produit du capitalisme. Il a existé avant lui et s’est maintenu dans les États qui l’ont renversé (où il s’est même parfois renforcé). On peut dire du racisme ce qui est maintenant plus largement accepté pour la domination masculine : il se superpose à la domination sociale mais ne s’y ramène pas. De la même façon qu’un mouvement ouvrier peut participer de la domination masculine, il peut aussi entretenir, sans forcément en avoir conscience, la domination ethnoculturelle. Ce serait une erreur de s’en remettre uniquement à lui pour combattre le racisme. De la même façon qu’il a fallu une action autonome des femmes pour mettre l’exigence de l’égalité (en dignité et en droit) des hommes et des femmes à l’agenda, il faut une action autonome des groupes discriminés pour faire reculer le « racisme systémique » et promouvoir cette égalité entre toutes les composantes de la population.

Thèse 4 : le racisme vise des minorités ethnoculturelles, pas des individus atomisés. Il ne peut exister de racisme s’il n’existe pas de races. Or, s’il n’existe pas de races humaines au sens de la biologie, il existe bien des groupes « racisés », c’est-à-dire constitués comme « races » par la société dominante. Ce processus est indispensable pour que puisse fonctionner l’assignation statutaire. Le fait qu’il s’agisse d’un « construit » social et culturel n’empêche pas que cette construction à des effets collectifs matériels massifs (les discriminations) qui s’exercent sur des personnes dont ils affectent la vie. Ces effets matériels engendrent logiquement des effets sur les consciences. Pour reprendre la distinction de Marx à propos de la classe ouvrière, on passe alors de la « race en soi » (définie par sa position dans la hiérarchie sociale) à la « race pour soi » (définie par la conscience d’appartenir à une communauté de position et donc de destin, éventuellement de lutte), processus indispensable pour s’engager sur un chemin d’émancipation. Reprenant la terminologie flamande, nous désignons ces groupes du terme de minorités ethnoculturelles. Précisons que, contrairement à ce qui est quelquefois prétendu, ces minorités ne demandent aucun droit particulier. Il ne s’agit d’ailleurs pas de « reconnaître des communautés » et d’y enfermer des personnes contre leur gré, mais simplement de reconnaître le droit pour des personnes de se constituer comme acteurs collectifs sur base d’un vécu partagé, ce qui n’est rien d’autre qu’une modalité de la vie associative dans un pays qui, traditionnellement, lui fait une large place. Cette reconnaissance n’est toujours pas acquise dans la « Fédération Wallonie-Bruxelles » où l’accusation de « communautarisme » est régulièrement brandie pour bloquer des associations constituées sur base d’une identité ethnoculturelle et du programme d’action que cela implique, contrairement à la Flandre où le monde politique a favorisé la constitution du Forum des minorités (Minderhedenforum) et en a fait un interlocuteur légitime.

Thèse 5 : l’islamophobie est la forme principale du « racisme de crise ». Dans sa deuxième phase (1964-1974), l’immigration du travail en Belgique a concerné principalement deux populations de religion musulmane : les Marocains et les Turcs. Elles ont fait souche et constituent désormais une part importante des quartiers populaires de nos villes. À l’époque, leur religion était invisible… car elles-mêmes l’étaient. Il y a de nombreuses raisons qui expliquent l’importance croissante de la religion auprès de ces populations ainsi que le malaise engendré auprès des non-musulmans (crise générale du sens, insécurité face à l’avenir, impact de la géopolitique). Ce malaise s’est érigé en délire fonctionnel qui contamine désormais y compris les autorités publiques et les forces de gauche en validant cette prédiction d’André Malraux qui semble anticiper la chute du Mur de Berlin : « Il faudrait un ennemi commun pour l’unité politique de l’Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l’islam » (1974). De même qu’il y a une spécificité du racisme antijuif – même si celui-ci est en recul –, il faut reconnaître la spécificité du racisme antimusulman, et donc le nommer et le mettre au cœur de l’action antiraciste, à côté d’autres formes contemporaines de racisme, comme les racismes antinoir et antirom. Ces différentes formes combinent aujourd’hui une dimension systémique (discriminations structurelles, assignation à des statuts sociaux subalternes) et une dimension pathologique (agressions, insultes).

Thèse 6 : le discours antireligieux est devenu la forme respectable du discours raciste. Le glissement est bien connu : d’abord on visait la « race », ensuite on a visé la culture. Aujourd’hui, on vise la religion – enfin une religion. Mais ce sont toujours les mêmes personnes qui sont visées, discriminées, humiliées, exclues. La force de cette rhétorique, c’est qu’elle a fini par fusionner une « islamophobie de droite » (identité nationale, traditions, christianisme) avec une « islamophobie de gauche » (laïcité, lutte contre l’obscurantisme, défense des femmes et des homosexuels), prenant ainsi les musulmans en tenaille. Or, dans les sociétés traditionnelles, la religion n’est pas un engagement libre et réversible d’individus sans attaches, mais la forme même du lien social dont seule une minorité socialement et culturellement privilégiée est en position de s’émanciper. Transplanté ici, la religion sert de liant communautaire à une population fragile. Dans ce sens, elle est pleinement une culture (soit un mode de vie partagé par un groupe humain) avant d’être une simple profession de foi dénichée dans le grand libre-service des spiritualités. Le sort réservé aux musulmans par cette islamophobie, qu’elle soit crapuleuse ou « respectable », finit par les constituer en « race » – laquelle fonctionne comme une caste, soit un groupe humain fermé dont on ne peut sortir – celle-ci étant bien un « construit social » et nullement un donné biologique.

Thèse 7 : le mouvement ouvrier et démocratique n’est pas le premier acteur de la lutte antiraciste, il est le premier enjeu. Ce pays doit à ce qu’on appelle « la gauche » l’ensemble de ses conquêtes sociales et démocratiques. Mais cette gauche a une histoire : c’est une gauche « blanche » et masculine. Sensible à la domination sociale, elle a été longtemps aveugle aux autres formes de domination. Il a fallu qu’en son sein les femmes s’organisent (Femmes prévoyantes socialistes, Vie féminine…) pour que, péniblement, le « logiciel » de la gauche se reconfigure et intègre cette dimension. Si elles y sont – partiellement – arrivées et si le discours de l’égalité entre les femmes et les hommes a fini par s’imposer, c’est aussi parce que les femmes ont acquis du pouvoir social (positions économiques, pouvoir d’achat) et l’ont négocié. Pour ce qui est de la lutte contre le racisme systémique, on est encore loin du compte et on a au moins un demi-siècle de retard. En témoigne l’organisation persistante du monde associatif légitime sur base des « piliers » traditionnels de la société belge, dans laquelle les personnes issues de l’immigration sont sommées de s’inscrire et de se fondre pour avoir voix au chapitre en refoulant les priorités qui découlent de leur expérience sensible de minorités ethnoculturelles.

Thèse 8 : aucun mouvement social n’est spontanément universel. On ne s’engage pas par altruisme, mais à partir de sa propre expérience. Et chaque personne n’est pas en toute circonstance du même côté de la barrière. Ainsi, on peut s’estimer exploité comme travailleur tout en jouissant de privilèges de dominant en tant qu’homme ou « blanc » et en souhaitant les conserver. La légitimité d’un mouvement social se mesure à la légitimité de l’objectif qu’il s’est fixé, et celui-ci est toujours, à tout le moins dans un premier temps, bien délimité. On ne peut que constater à quel point des organisations ouvrières peuvent être insensibles à l’égalité entre les femmes et les hommes, à quel point des organisations de femmes peuvent reproduire la domination des femmes « blanches » sur les femmes « racisées », à quel point des organisations musulmanes qui défendent leurs droits à la libre manifestation de leurs convictions peuvent véhiculer de l’homophobie ou de l’antisémitisme. Et même si chaque mouvement social prenait l’ensemble des discriminations en compte, il resterait à les hiérarchiser, car on ne peut pas tout faire en même temps. Seule l’existence de mouvements autonomes, notamment issus des minorités ethnoculturelles, peut garantir que certaines préoccupations ne seront pas décrétées secondaires par ceux-celles (enfin surtout ceux) qui sont en position de rédiger les synthèses. Si c’est bien à l’intersection des luttes contre toutes les formes de domination que peuvent se dessiner les contours d’une société authentiquement égalitaire, encore faut-il que chacune de ces luttes puisse se déployer librement à partir de ses ressources humaines et culturelles propres.

Thèse 9 : le nouvel antiracisme n’avancera que s’il marche sur deux jambes. Tous les dispositifs internationaux concernant les droits humains en conviennent : les autorités publiques doivent bien entendu respecter les conventions internationales qui les engagent et les dispositifs anti-discriminations mais, soumises à des influences plus ou moins honorables, elles le font très imparfaitement. C’est pourquoi on a besoin d’une société civile vigilante. Celle-ci doit agir dans deux directions : vers la société mais aussi vers les autorités, qui ne sont pas vertueuses par définition et vis-à-vis desquelles une indépendance sourcilleuse doit être préservée. Autrement dit : le mouvement associatif doit faire des propositions aux autorités publiques, il peut être éventuellement son partenaire, il ne peut jamais être son opérateur.

Mais « la » société civile, « les » associations, cela n’existe pas comme un ensemble homogène. Elles sont elles-mêmes traversées de contradictions profondes, comme le révèle la « controverse du foulard ». C’est pourquoi un mouvement antiraciste doit pouvoir s’appuyer sur deux jambes :

-> un mouvement autonome des personnes « racisées » qui, à l’image du Forum flamand des minorités, puisse assurer que la parole et les préoccupations d’une population particulièrement discriminée ne seront pas étouffées ;

-> un mouvement généraliste qui devra refléter la prise en compte de la lutte contre les discriminations ethnoculturelles à l’intérieur d’un champ plus large de luttes pour l’égalité. Cela implique aussi que ce mouvement généraliste se soit lui-même ouvert à la diversité des composantes de la société d’aujourd’hui, en dépassant la vieille structuration en « piliers ».

Sans cette distinction (qui est aussi un acquis du mouvement des femmes), il n’y a aucune garantie que le combat antiraciste puisse être approprié par les personnes concernées, lesquelles n’ont plus besoin qu’on parle en leur nom et à leur place.

Sans cette conjonction, les minorités seraient livrées à elles-mêmes et, confrontées à une majorité qu’elles n’auront pas investie, perdront toutes les batailles qu’elles engageront à cause du rapport de forces défavorable.

Bref, pour être efficace, une action antiraciste doit disposer d’une double légitimité, qui doit pouvoir s’appuyer sur une double structuration.

C’est ce que nous appelons un antiracisme de convergence. Le processus en cours, qui piétine à l’heure où ces lignes sont écrites (novembre 2013), doit s’engager dans cette voie sous peine d’échouer.

[1] Édouard Delruelle, 11 mars 2013, Semaine sociale du Mouvement ouvrier chrétien.