Quant au communautarisme, c’est pire. D’abord, le mot n’est jamais défini, sa seule énonciation étant considérée comme suffisante pour faire trembler dans les chaumières. C’est quoi, en fait, le communautarisme ? Se regrouper dans des quartiers ethniquement homogènes et y développer une vie sociale de « l’entre soi » ? Exactement comme les petits nobliaux belgo-belges du Fort-Jaco (Uccle), qui parlent français avec un accent spécial, ou les Anglo-Américains de Waterloo ? Essayez d’adhérer à leurs troupes scoutes, à leurs clubs de hockey ou à leur section du Rotary si vous êtes un peu trop basané et si votre compte en banque n’est pas assez garni. Ou de vous immiscer dans leurs rallyes où les élites qui votent MR négocient les mariages endogames de leur progéniture.
Clientélisme
Alors, il n’y a pas de problème ? Si. Du spécifique des communautés doit surgir de l’universel. À tâtons, en utilisant chacun·e nos ressources culturelles et spirituelles propres, nous essayons de rendre notre société et nos villes plus humaines. Certaines personnalités politiques ont choisi une autre voie, en construisant leur carrière sur le dos d’une population socialement et culturellement marginalisée, sans véritable tradition démocratique.
On s’en rend déjà compte : cette affaire ouvre des blessures qu’il faudra s’employer à recoudre. Je crains que la nouvelle croisade qui s’annonce « pour la laïcité et contre le communautarisme » ne les ouvre encore plus.
Lire aussi « Communautarisme : l'accusation à géométrie variable », Signes des Temps, (BePax, janvier-février 2020)